Nous aimons rappeler aux républicains – donneurs de leçons impénitents -, l’histoire de leur Régime.
Ce 28 mai donc, Étienne Christophe Maignet, chargé de la lutte contre la « contre-révolution » en Auvergne, fit incendier le village de Bédoin, au pied du mont Ventoux, et massacrer une bonne partie de sa population.
Quel acte extraordinaire pouvait-il justifier de telles représailles ?
Simplement l’arrachage, quelques semaines plus tôt, d’un « arbre de la liberté »…
Maignet avait alors ordonné à la commune d’indiquer les coupables et y avait envoyé le 4e bataillon de l’Ardèche, le logis et la nourriture étant aux frais des habitants. Par ailleurs, il avait ordonné l’arrestation des membres de la municipalité et du comité de surveillance, des nobles, des prêtres et de tous les suspects, « comme auteurs ou complices présumés du complot », et chargé le tribunal criminel du département d’instruire et de juger l’affaire « révolutionnairement ».
Les coupables n’ayant pas été retrouvés, Maignet prit un second arrêté le 20 floréal (9 mai) dans lequel il ordonnait le transfert, dans les plus brefs délais, du tribunal criminel à Bédoin pour y instruire la procédure et y faire exécuter immédiatement les jugements rendus. De même, il prévint tous les habitants non détenus qu’après l’exécution des principaux coupables, ils auraient vingt-quatre heures pour quitter leur maison avec tout leur mobilier, avant que le village ne soit livré aux flammes.
Le tribunal révolutionnaire prononce 66 condamnations à mort exécutées aussitôt par la guillotine. La population doit payer une nouvelle taxe révolutionnaire par habitant, les maisons sont incendiées, les terres agricoles stérilisées au sel, le village appelé « Bédoin l’infâme » est rayé de la carte, le reste des habitants déporté dans les villages voisins et assigné à résidence.